Chanson des jeunes filles 

Hortense : Voter, j’ai écouté l’autre soir Varlin parler

Il paraît que pour voter, il faut du temps pour penser

(et) Que nous devons tous lire et apprendre à écrire

Mais aussi à compter et à ne pas écouter les sœurs et le curé

(Et) Pour cela, il réclame une journée de 8 heures de travail et pas plus

Gervaise : 8 Heures ? Nous qui en faisons 12, que ferons-nous du temps restant ?

Si c’est pour lire et écrire, pourquoi pas ?

Mais si c’est pour faire à manger à un ivrogne qu’il faudra épouser,

Je préfère encore aller à l’atelier.

Marie : Liberté ? Madame Lemel peut bien parler,

Regarde donc ces mains, elles sont déjà abimées

Et que dire de ce dos si largement entamé.

À force d’être agenouillée en position malaisée et de forcer toujours

Pour si peu de deniers, et subir les sourires de quelques négriers.

Sidonie : Éduquer, La Louise a bien raison de persister

Elle défend que les femmes valent autant que ces autres

Que l’humanité ne sera qu’au prix de l’égalité

Gervaise : « Égales ? Nous, filles, femmes et mères,

Qu’avons-nous fait jusqu’à maintenant ? Nous avons toujours produit et participé.

Alors pourquoi sommes-nous soumises de par les lois ?

Nos mains déjà meurtries ne suffisent-elles pas à prouver nos dévouements ? »

Hortense : S’armer, c’est le meilleur conseil que La louise nous a donné

Que la terreur les prenne jusqu’au trépas honteux

Décidons de nos vies, de nos corps et de nos combats

Faisons serment ici que plus jamais on ne sera au service des autres

Que nous, filles, femmes et mères lutteront jusqu’à reprendre notre liberté

Toutes : Que nous, filles, femmes et mères lutterons jusqu’à reprendre notre liberté

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